Se faire les airs

La semaine dernière, j’ai pratiqué un stage de pilotage d’avion à Montpellier. Je ne m’y étais encore jamais essayé, et je comprends mieux pourquoi tant de personnes sont fans de cette activité : les sensations qu’on peut avoir dans un biplace sont franchement sympathiques. On est tellement habitués aux Airbus qu’on pourrait croire que c’est le calme plat là-haut. Mais aux commandes d’un petit appareil, les sensations sont clairement là au moindre coup de vent ! Et je pense que cette image peut tout à fait s’appliquer à l’univers de l’entreprise. Dès lors qu’on travaille dans une grosse enseigne, on a en effet tendance à perdre de vue la base. Tenez, prenez l’effondrement d’Altice, qui a connu une débâcle monstrueuse sur les marchés depuis l’été. Les abonnés de SFR partent massivement depuis l’arrivée de Free, et ce n’est, je pense, que le commencement. Patrick Drahi a beau promettre que SFR va se recentrer sur la satisfaction client, Altice n’est pas prête de rembourser sa dette de 50 milliards ! SFR a pas mal énervé ses abonnés en leur imposant des options payantes, et je serais curieux de savoir si la baisse du nombre d’abonnés ne s’est pas accélérée depuis cet été… En voulant rassurer les marchés, Drahi a dit une chose très intéressante : qu’ils avaient fait l’impasse sur les petits détails. Si ce constat vient tardivement, il témoigne bien du fait que les grandes entreprises oublient généralement la base, ces fameux détails. A l’évidence, les managers qui ont eu l’idée d’imposer de force une chaîne payante à leurs clients fument la moquette. Même constat pour les banques physiques qui vous engagent à prendre des options sans intérêt pour obtenir un prêt, et qui se plaignent ensuite que les clients filent tout droit vers les banques en ligne… Ces grandes entreprises, en se déconnectant du réel, gâchent leur propre potentiel, et par conséquent leurs perspectives d’avenir ! Au passage, si vous en avez la possibilité, je vous recommande chaudement le pilotage d’avion. Vous pouvez d’ailleurs voir le site où j’ai déniché mon vol. Pour en savoir plus, je vous recommande la lecture du site sur ce de vol en avion à Montpellier qui est très bien élaboré sur ce thème.

Contenir et réduire la dette écologique

Les concepts de dette et de déficit écologiques font l’objet de nombreuses critiques et comportent des faiblesses intrinsèques, les observations n’en montrent pas moins la dégradation des écosystèmes et l’épuisement des ressources naturelles. Les instruments qui mesurent les activités humaines (notamment le PIB) sont muets sur les prélèvements effectués sur la nature. Ils sont donc incapables de rendre compte de nos stocks et du caractère insoutenable de nos modes de développement. Les économistes et statisticiens travaillent à remédier à cette lacune. Plusieurs approches sont développées. xL’une consiste à essayer d’intégrer dans les agrégats de la comptabilité nationale les effets de la dégradation (ou de l’amélioration) de l’environnement. Le PIB vert se calcule en retirant du PIB la consommation de capital naturel. Mais cet outil est contesté du fait de la difficulté, voire de l’impossibilité, de fixer un prix de cette consommation et très peu de pays ont affiché clairement la volonté de calculer des agrégats corrigés dans le cadre de leur comptabilité nationale. xUne autre approche cherche à connaître les flux physiques de l’économie de la même manière que sont connus ses flux monétaires. Il s’agit de la méthode des comptes de flux de matière. Cette méthode, dont la mise en œuvre est à ses débuts, vise à connaître la quantité de ressources naturelles dépensées par l’économie et les déchets et émissions de polluants qu’elle produit par secteur d’activité et à mettre en évidence la manière dont les différentes activités économiques s’insèrent dans les grands cycles naturels (cycle du carbone, de l’azote, de l’eau…). Elle ne permet toutefois pas de faire des rapprochements aisés avec les variables économiques incluses dans la comptabilité nationale classique. x(National Accounting Matrix including Environmental Accounts (NAMEA) est un outil pour relier activités économiques et pressions environnementales. Un compte de pressions par branche d’activités, selon une nomenclature compatible avec celle utilisée pour les comptes nationaux, permet de rapprocher le tableau des entrées-sorties (TES) de la comptabilité nationale d’un inventaire de pressions environnementales exercées. Plusieurs pays européens et Eurostat développent l’utilisation de cet instrument.