Nouvelle donne politique à Malte

Un pas de plus vers la droite. Et au bout, le précipice. Et ça, personne ne semble s’en rendre compte, ou vouloir trop y penser. Tout le monde semble trouver cela inévitable. Voire normal. Voire souhaitable. Chaque jour, je retrouve la trace de cette droitisation dans l’actualité. Récemment encore, les primaires de la droite en ont montré un bel exemple avec les cours d’Histoire, tels qu’ils devraient être enseignés en classe selon certains. Cet épisode est selon moi très révélateur de la faillite actuelle. Vendredi dernier, je suis allé à Malte pour y faire un incentive où j’ai eu l’occasion d’en parler longuement avec quelques personnes. Mais revenons-en au fait. Plusieurs candidats républicains ont proposé de réécrire les livres d’Histoire qui sont proposés dans le cadre scolaire, afin d’en présenter une version décomplexée où les heures sombres de notre Histoire seraient estompées. L’on effacerait donc les errements qu’a pu connaître notre pays au profit d’une histoire plus positive, plus idyllique et plus porteuse. En somme, on ferait mentir l’Histoire pour se donner le beau rôle. Bien sûr, ce qu’on apprend à nos enfants à l’école ne préoccupe personne. Mais sur ce point, je pense que ça mérite vraiment qu’on y réfléchisse une seconde. Parce que tout ça montre à quel point l’Occident a entamé un grand dérapage vers l’extrême-droite. C’est un glissement si insidieux que plus personne ne le remarque, mais c’est pourtant bien une catastrophe qui se joue là. La droite a en quelque sorte été siphonnée par le FN. A force de vouloir rogner sur les terres de l’extrême-droite, la droite normale en a adopté la plupart des postures, des discours et des idées. Rendez-vous un peu compte : des politiciens ayant pignon sur rue défendent aujourd’hui sans gêne aucune de corriger l’Histoire. Ce qui relevait autrefois de la science-fiction (comme dans 1984) est aujourd’hui proposé très sérieusement. On propose de noyer la vérité historique au profit du story telling patriotique. Ça fait froid dans le dos. Sinon, j’ai été conquis par cet incentive à Malte. Je vous mets d’ailleurs en lien l’agence qui s’en est occupée : nous n’avons pas beaucoup dormi et j’ai mis tout le week-end à m’en remettre, mais ce fut très plaisant.