Depuis l’élection d’un certain milliardaire américain, j’ai souvent l’impression de vivre dans un dessin animé de Tex Avery. Chaque fois que j’entends parler cet homme, je m’attends à ce que ses yeux lui sortent de la tête et qu’il se mette à se taper la tête avec un marteau. Avant de quitter la pièce en traversant le mur et en laissant sa silhouette incrustée dedans. C’est que l’homme est cartoonesque au-delà de toute mesure. Il faut quand même se souvenir qu’avant même qu’il ne soit officialisé président, il a tenu à donner son point de vue sur l’Europe. Et, d’après lui, l’Union européenne n’avait aucun avenir. Tout simplement. Il encourageait les pays membres à suivre l’exemple du Brexit ! Et, ce qu’il y a de plus impressionnant, c’est que ses paroles ont été prises aux sérieux par certains ! Récemment, on m’a en effet envoyé à Montréal au Canada dans le cadre d’un colloque. Entre deux séances de travail, je suis revenu sur ce sujet avec certains collègues. L’idée était d’en rire, mais j’ai découvert que certains approuvaient les propos de l’homme d’affaires ! Selon moi, ces gens se laissent vraiment aveugler par de la poudre aux yeux. Si Donald Trump persifle l’Union européenne, c’est clairement pour nous diviser. Il rêve de casser cette Union pour en récolter les miettes. De même que Poutine, même si les objectifs n’ont rien à voir. Le président russe souhaite pulvériser cette Europe qui le bloque dans ses manoeurs. Le projet de Trump est quant à lui différent : il entend isoler chaque membre de l’Europe afin de pouvoir négocier des traités en sa faveur. Cet homme d’affaires n’a qu’une vision très caricaturale de l’Union européenne, car tout ce qu’il veut, en vérité, c’est de gagner plus que les autres. Toutefois, en stigmatisant l’Europe de cette manière, Trump est de toute évidence à la ramasse : quelques millions d’américains travaillent grâce aux importations de services américains en Europe. Cette charge est donc foncièrement stupide, et il risque d’être surpris en découvrant la réalité de la scène internationale. Ses sorties sont souvent celles d’un pilier de bistrot (ivre, qui plus est) : elles ont certes marché pour le faire élire, mais ne marcheront certainement pas à l’échelle mondiale. Je parie que son mandat sera riche en surprises, en tout cas ! Quoi qu’il en soit, ce colloque a été une vraie réussite. Voilà l’agence qui s’occupe de nos événements, depuis quelques mois. Elle fait un travail formidable, si vous cherchez quelqu’un pour organiser vos meetings, je vous laisse le lien vers l’organisateur de ce séminaire au Canada.
Mois : février 2017
Le revenu universel du candidat socialiste
Mr Hamon suggère d’allouer un « revenu universel d’existence » de six cent cinquante euros par mois sans aucune condition, spécialement de revenu, graduellement à l’ensemble de la nation. Sa charge annuel au final pourrait atteindre 850 milliards d’euros, ce qui fait les trois quarts des charges d’Etat. Le revenu d’existence a été présenté par des énarques que plusieurs désigneraient d’anglo-saxons, fréquemment en l’accolant à une taxation proportionnel au patrimoine pour le régler. Une taxe au taux de 35 % saurait en conséquence financer une charge de 800Mrds d’euros. Cette formule, revenu et une recette corrélatif, certifierait, suivant ses concepteurs, un niveau de vie minimal à tout Français également en l’encourageant à bosser plus que dans le principe existant. En conséquence, tout euro complémentaire décroché par son emploi lui produirait 0.61 Euros après impôt alors que, maintenant, il emporte en net simplement 0.43 Euros de manière générale, parce qu’il aperçoit abaisser ses contributions sociales et croître ses taxes et dépenses sociales. Pour ces énarques, ce revenu universel changerait la plupart des provisions sociales et des services publics dont l’emploi est individualisé. Chaque Français obtiendrait le minimum primordial pour vivre, l’enrichirait par une activité professionnelle, le consommerait pour des biens et services de son choix et se protégerait de façon autonome contre les risques, notamment les courants risques sanitaires. La globalité des fournitures sociales approchant pratiquement 600 Mrds d’euros, le « revenu universel d’existence » n’augmenterait donc pas les prescriptions publiques et pourrait être déboursé sans revaloriser les prélèvements obligatoires. Il faudrait seulement remplacer quelques-uns d’entre eux, spécialement les cotisations, par une charge généralisée à 38 %. L’État cesserait d’ agir afin de délivrer des prescriptions aux français. Les portées de la création d’un revenu sur l’efficacité des sociétés, l’attractivité du lieu, l’engagement et l’emploi, ou encore la fraude fiscale et sociale, deviendraient désastreuses. Ce n’est indiscutablement pas le regard de Mr Benoit Hamon, qui n’a pas affirmé la cessation de services publics. Il est possible de toutefois préjuger que le revenu transformerait les minima sociétaux (environ 26 Mds €) et les compensations familiales (13 Milliards euros), tout descendant y donnant droit, cependant ces économies ne moduleraient pas l’existence des difficultés : il faudrait hausser les impôts obligatoires autour de 510 milliards Euros, en conséquence de 55 %. Les répercussions de l’instauration d’un revenu universel sur la compétitivité des sociétés, la séduction du territoire, l’engagement et l’activité, ou aussi la fraude aux impôts et sociale, deviendraient effroyables.
Encore cent mille euros
Comme ces dernières années, La Quadrature du Net a lancé à la mi-novembre une campagne de dons pour obtenir les moyens de son action dans l’année qui vient. La campagne de cette année se déroule dans un contexte particulier : des gouvernements aux abois invoquent la sécurité pour porter atteinte de façon accrue aux droits et aux libertés et dans le même temps conduisent des politiques économiques, sociales et technologiques serviles à l’égard des grands intérêts. Ils entendent nous faire vivre dans la peur d’ennemis extérieurs bien réels mais dont l’existence et la capacité d’action doit beaucoup à l’incurie des politiques extérieures menées depuis des décennies et d’ennemis intérieurs qu’on cherche à présenter comme hors la loi alors qu’ils sont au contraire le rempart des droits de chacun et des intérêts collectifs. Dans le contexte d’un système institutionnel figé dans le théâtre permanent des élections présidentielles, l’arrogance et la violence de ces politiques ne semblent laisser aucune possibilité d’évolution positive. La Quadrature du Net elle-même a pris acte de ce blocage en décidant au printemps 2016 d’un moratoire sur l’action d’influence à l’égard du parlement français tout en redoublant d’efforts pour combattre ces politiques nuisibles juridiquement et par l’information et la capacitation des citoyens. Nous avons contribué parmi d’autres groupes européens et français à un début de retour à l’affirmation des droits, dont le dernier signe est la décision de la Cour de Justice de l’Union Européenne hier. Loin de laisser en paix le rouleau compresseur post-démocratique, nous multiplions les initiatives et les coalitions pour y faire barrage.
Cela a un coût et un prix. Le prix est celui d’une usure de nos équipes et en particulier de ceux qui travaillent quotidiennement comme salariés de l’association, exposés sans cesse à devoir réagir sur de nouveaux fronts, fournir des outils pour de nouvelles actions ou informer sans relâche le public. Le coût est celui d’un budget qui avec environ 320 000 € en 2016 est l’un des plus faibles des ONG de droits liés au numérique en Europe et heureusement est complété par les actions non rémunérées d’un groupe beaucoup plus large et des membres du collège d’orientation stratégique. En 2017, nous avons besoin de renforcer notre équipe pour mieux organiser son travail quotidien et de faire un pas supplémentaire vers un financement reposant uniquement sur les dons individuels. Pour cela, il nous faut collecter encore 100 000 € d’ici au 1er janvier inclus. C’est ICI QUE CELA SE PASSE. Grâce à votre générosité les deux dernières années, La Quadrature du Net a une trésorerie en début d’année qui lui permet d’affronter d’éventuelles crises à venir. L’appel que je lance ici n’est donc pas un appel au secours, c’est un appel à la solidarité, ce qui n’est pas moins important.
Un dernier point : la jauge de la collecte de dons a connu de regrettables évolutions erratiques, dûes à la correction de divers bugs et à la difficulté intrinsèque d’estimer le produit des dons récurrents dans l’année qui vient. Elle est maintenant conforme aux dons et promesses de dons effectivement reçus1.
- Nous comptabilisons tous les dons ponctuels reçus en 2016 et 80% du produit des promesses de dons récurrents à la fin de l’année pour tenir compte des non-renouvellements en fin de validité des cartes bancaires. [↩]
Nouvelle donne politique à Malte
Un pas de plus vers la droite. Et au bout, le précipice. Et ça, personne ne semble s’en rendre compte, ou vouloir trop y penser. Tout le monde semble trouver cela inévitable. Voire normal. Voire souhaitable. Chaque jour, je retrouve la trace de cette droitisation dans l’actualité. Récemment encore, les primaires de la droite en ont montré un bel exemple avec les cours d’Histoire, tels qu’ils devraient être enseignés en classe selon certains. Cet épisode est selon moi très révélateur de la faillite actuelle. Vendredi dernier, je suis allé à Malte pour y faire un incentive où j’ai eu l’occasion d’en parler longuement avec quelques personnes. Mais revenons-en au fait. Plusieurs candidats républicains ont proposé de réécrire les livres d’Histoire qui sont proposés dans le cadre scolaire, afin d’en présenter une version décomplexée où les heures sombres de notre Histoire seraient estompées. L’on effacerait donc les errements qu’a pu connaître notre pays au profit d’une histoire plus positive, plus idyllique et plus porteuse. En somme, on ferait mentir l’Histoire pour se donner le beau rôle. Bien sûr, ce qu’on apprend à nos enfants à l’école ne préoccupe personne. Mais sur ce point, je pense que ça mérite vraiment qu’on y réfléchisse une seconde. Parce que tout ça montre à quel point l’Occident a entamé un grand dérapage vers l’extrême-droite. C’est un glissement si insidieux que plus personne ne le remarque, mais c’est pourtant bien une catastrophe qui se joue là. La droite a en quelque sorte été siphonnée par le FN. A force de vouloir rogner sur les terres de l’extrême-droite, la droite normale en a adopté la plupart des postures, des discours et des idées. Rendez-vous un peu compte : des politiciens ayant pignon sur rue défendent aujourd’hui sans gêne aucune de corriger l’Histoire. Ce qui relevait autrefois de la science-fiction (comme dans 1984) est aujourd’hui proposé très sérieusement. On propose de noyer la vérité historique au profit du story telling patriotique. Ça fait froid dans le dos. Sinon, j’ai été conquis par cet incentive à Malte. Je vous mets d’ailleurs en lien l’agence qui s’en est occupée : nous n’avons pas beaucoup dormi et j’ai mis tout le week-end à m’en remettre, mais ce fut très plaisant.
On commence…
Bonjour à tous, voici donc mes premiers pas de bloggeurs. Ce blog se développera au fil de l’actualité et des événements qui nous entourent.